La lavande fait-elle partie des plantes anti-moustiques?

Bien choisir ses végétaux en Méditerranée

Les végétaux adaptés au climat méditerranéen sont nombreux et pourtant souvent méconnus du grand public ou du particulier qui souhaite se lancer lui-même dans l’aménagement de son jardin. Les botanistes, horticulteurs, pépiniéristes et paysagistes travaillent à sélectionner les variétés les plus adaptées au climat en Méditerranée. Ces plantes doivent répondre à plusieurs critères inhérents à la zone géographique dans laquelle elles doivent être plantées. Quelques pistes pour bien choisir ses plantes :

  • Résistance à la sécheresse
    Les enjeux actuels poussent les acteurs du paysage à repenser la nature de leurs aménagements et donc les végétaux qu’ils sont susceptibles de proposer à leurs clients. Des études récentes prouvent que la flore issue d’Afrique du Nord migre naturellement vers le sud de la France. De la même manière, la flore issue de notre région méditerranéenne se déplace visiblement vers le centre de la France. C’est le cas des chênes qui sont moins visibles qu’auparavant dans notre région. Ceux-ci se sont déplacés vers le centre de la France.
    Ces migrations végétales démontrent donc que le climat change et que les végétaux s’adaptent et qu’il faut désormais penser différemment la diversité végétale que nous souhaitons voir dans nos jardins. Bonne nouvelle ! La flore méditerranéenne est l’une des plus riche de la planète et sa diversité est sans cesse étendue par les explorateurs botanistes qui identifient de nouvelles variétés, en croisent d’autres, afin de proposer des végétaux résistants à des conditions climatiques devenues hostiles pour les plantes que nous avions l’habitude d’installer il y a 10 ans dans nos jardins.
    Désormais, il faut plutôt observer ce qui pousse aujourd’hui en Afrique du Nord, au Mexique, dans les climats semi-désertiques ou arides pour savoir ce que nous pourrions envisager de planter dans nos jardins.
  • Rusticité
    Le pourtour méditerranéen n’est pas connu pour ses hivers particulièrement hostiles à la nature des plantes qui s’y trouvent. Pourtant, il arrive que nous connaissions des phases courtes de gel qui peuvent nuire aux jeunes végétaux ou à ceux qui ne supportent pas du tout le froid hivernal, le gel (non-rustiques). C’est donc un critère essentiel de proposer des végétaux adaptés à des hivers qui peuvent être froids pour ne pas avoir à s’inquiéter du bon développement de ses plantes ou que leur entretien durant l’hiver ne soit pas une contrainte (abriter, couvrir, tailler pour éviter de geler les feuilles).
    Il faut donc pouvoir veiller à proposer des végétaux rustiques qui ne sortent pas blessés de leur phase de dormance hivernale. Beaucoup de végétaux méditerranéens ont des stratégies d’adaptation aux périodes de froids plus intenses que la norme, y compris résistants au gel.
  • Tolérance à un sol humide durant l’automne et l’hiver
    L’automne et l’hiver sont des périodes humides et venteuses auxquelles certains végétaux ne peuvent rien. Il s’agit donc de sélectionner des végétaux qui peuvent supporter de se retrouver dans des sols ressuyés d’eau durant l’automne ou l’hiver sans qu’ils ne pourrissent et ne repartent pas au printemps. Par exemple : certaines variétés de lavandes sont rustiques mais ne supportent pas de se retrouver dans des sols mal drainés et gorgés d’eau en hiver. Elles pourrissent donc durant l’hiver car leurs racines superficielles ne peuvent pas prospecter suffisamment bas pour éviter l’eau en excès. Les lavandes apprécient les sols particulièrement drainés qui laissent filer l’eau au niveau des racines. Il existe deux possibilités : rendre le sol particulièrement drainant si votre palette végétale l’exige. Cette opération est souvent coûteuse en temps et en argent. Ou bien, déterminer les plantes qui peuvent s’adapter au mieux dans le sol dont vous disposez. En sélectionnant des variétés résistantes à l’excès d’eau durant les périodes froides, vous écartez tout risque pour votre plante qu’elle ne pourrisse sans jamais repartir au printemps.

Il est donc primordial de bien identifier le climat et la nature du sol, l’exposition dont bénéficie le jardin. Ces paramètres fondamentaux permettront ensuite de diriger le choix des plantes. Les changements climatiques actuels obligent les acteurs du paysage, ainsi que les particuliers et jardiniers, de repenser la nature des aménagements qu’ils souhaitent. La nature des plantes que l’on est susceptible d’implanter dans nos jardins, change, elle aussi. Ces bouleversements n’auront de cesse de nous surprendre car ils apporteront avec eux des variétés de plantes nouvelles et encore méconnues pour notre plus grand plaisir.

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